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L’ex-DG de la Justice belge, Monsieur Debrulle s’exprime sur les lois anti-terroristes

Une critique édifiante d’un des anciens pontes du Ministère de la Justice

samedi 20 décembre 2008

Monsieur Debrulle est aujourd’hui pensionné. Il livre au micro de la RTBF ses doutes et critiques sur la pertinence des lois anti-terroristes votées en Europe et en Belgique en particulier depuis les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. A l’époque où il était numéro 2 de la Justice, il avait déjàfait part de ses critiques àson chef, le Ministre Verwilghen, qui le licencia...

Ce 23 décembre, sur les ondes de la RTBF (eh !oui !), l’ex-Directeur Général des Législations et des Libertés et Droits Fondamentaux au Ministère de la Justice, Monsieur Debrulle, aujourd’hui pensionné, tire la sonnette d’alarme quant aux dérives de l’usage des lois cadres européennes et de leur transcription nationale à travers les lois d’exception dites "anti-terroristes", votées en Belgique depuis le 11 septembre 2001.
A écouter absolument :http://www.rtbf.be/info/belgique/te...

Car c’est bien de dérives dont parle l’ex-numéro 2 de la Justice, mis au placart à l’époque par le ministre Verwilghen, pourfendeur public de la gendarmerie en commission d’enquête parlementaire sur l’affaire Dutroux. Paradoxe : Monsieur Debrulle explique que c’est la gendarmerie qui tira bénéfice de ces lois, puis aujourd’hui la police fédérale dans son ensemble, lois qui lui donne des possibilités de techniques d’enquête équivalentes aux renseignements généraux...Un abus grave, selon lui. Et il cite notamment l’affaire Kimiongür.

Une lente dérive vers un accroissement permanent du pouvoir des polices qui s’entama à l’époque du gouvernement Martens-Gol, des CCC et des Tueurs du Brabant, et qui sert bien une certaine politique, une certaine conception de l’Etat, où la logique de la Terreur devient une technique de gouvernance démocratique avec l’appui de services de police de plus en plus autonomisés dans leurs pratiques et leurs capacités à caractériser eux-mêmes les infractions sur lesquelles des prévenus ont à rendre compte. Voir à ce sujet la défense parfaitement hypocrite d’Alliot Marie qui déclare n’être pour rien dans le fait que les gens de Tarnac sont accusés de terrorisme car ce n’est pas elle qui caractérise les infractions.

Ce n’est pourtant pas la police qui a averti la presse de l’arrestation de "terroristes" dans le Limousin, le 11 novembre, à la Ferme du Goutailloux. Et c’est pourtant bien elle, de ses propres aveux, qui ordonna la mise sous surveillance des gens du Goutailloux et de leurs réseaux affinitaires et militants, non pas par les services secrets mais par le biais de techniques spéciales d’enquête dites "pro-actives", aujourd’hui utilisées couramment par la police à l’égard d’opposants politiques jugés dangereux par les pouvoirs en place.